Rodolphe Bresdin
(1822–1855)
Rodolphe Bresdin est fasciné par Rembrandt et Dürer, on le ressent dans les gravures de l’artiste, ses thèmes dominants comprennent des scènes de personnages dans des paysages fantastiques, des intérieurs de paysans et des sujets bibliques, tous représentés avec une abondance de détails minutieux. Ses œuvres fantastiques, d’une étrange minutie, qui constituent aujourd’hui encore une énigme et résistent à bien des interprétations, ont notamment séduit Charles Baudelairen Théophile Gautier, Joris-Karl Huysmans, Robert de Montesquiou et André Breton qui en fit un « protosurréaliste ». Un autre de ses sujets de prédilection était les représentations de petits villages et les vues extérieures de huttes paysannes, un milieu avec lequel il était familier suite à son éducation de fils de tanneur dans le petit village de Montrelais, situé entre Nantes et Angers. Bresdin lui-même menait une vie itinérante, changeant d’adresse tous les quelques mois, ses dessins complexes et très détaillés de villages, de maisons, de fermes, d’auberges et de châteaux fantastiques semblent être le tissu d’un monde assez éloigné de son humble existence. Odilon Redon, qui a laissé de lui un émouvant portrait, organisa vingt ans après sa mort, en 1908, une exposition rétrospective au Salon d’Automne qui fut une révélation pour beaucoup.