Laetitia Lormeau Vespérini pour artSixMic, publié pour la foire DDessin qui a eu lieu du 1er au 3 avril 2016 à Paris.
Pour la 4e année d’affilée, DDessin largue les amarres à l’Atelier Richelieu du 1er au 3 avril 2016. Avis aux collectionneurs et amateurs d’art contemporain, DDessin est un rendez-vous incontournable de cette semaine parisienne du dessin.
DDessin, cabinet du dessin contemporain, se veut un écrin accueillant des artistes que l’on pourrait qualifiés, si le terme n’était déjà trop galvaudé, d’émergents. La scène artistique ne se cantonne pas, en effet, au monde des salles des ventes ni à celui des galeries d’art ayant pignon sur rue et force deniers à consacrer à leur communication, il existe un autre marché. Un marché pour amateurs de découvertes d’artistes en devenir. La plupart des œuvres sont à prix modérés. On peut y trouver des œuvres originales allant de 80 euros jusqu’à 10.000 euros.
Certains artistes ont déjà leur galerie, d’autres sont en « solo ». Certains ont déjà plusieurs expositions à leur actif, d’autres presque pas. C’est la force de ce Salon, son positionnement résolument tourné vers la toute jeune création.
Focus sur 2 artistes…
Anahita Masoudi en Solo Show…
En Solo Shows, c’est-à-dire parmi les artistes sans galerie, l’artiste iranienne, Anahita Masoudi, dont nous avions déjà parlée en août 2015. Anahita Masoudi revient en France, une de ses résidences d’élection, où elle a déjà exposé à plusieurs reprises. Pour DDessin, l’artiste et son agent, Malika Medjaoui, présentent une sélection de 5 dessins et une peinture. Deux dessins, « La Porte » et « La Cérémonie de Courbet », sont particulièrement énigmatiques et se répondent dans un jeu de piste. Cherchez l’indice qui les relie, cherchez l’histoire que raconte cette jeune artiste de son accent inimitable. La beauté du trait graphite n’a d’égale que celle de l’esprit. Une peinture aussi sera exposée, technique de prédilection de cette artiste aux multiples facettes. Impressionnante, cette œuvre, à l’image du travail d’Anahita, allie classicisme technique et dissidence d’esprit. Dessin, peinture mais aussi poésie viennent nourrir un univers polysémique aux résonances d’ailleurs. Une artiste talentueuse et toujours surprenante que collectionneurs et galeristes ne manqueront pas de repérer.
… Anya Beylat-Giunta chez la Galerie Céline Moine
D’autre part, des artistes représentés par des galeries venues de partout. Paris mais aussi le reste de la France ; la France mais aussi l’international. Parmi elles, notons la Galerie Céline Moine de Lyon, qui présente notamment la très talentueuse et attachante Anya Belyat-Giunta.
Ici encore une femme à l’univers fantasque, dont le trait révèle toute l’indicible poésie. Ici encore une femme sans frontières. Née à Saint-Pétersbourg, elle passera son adolescence entre l’Europe et les Etats-Unis, pour aujourd’hui vivre et travailler à Mornant, près de Lyon. Anya, dont le dessin sur carte perforée fut sa première marque de fabrique, s’est récemment lancée avec beauté dans l’expérimentation de nouvelles techniques. Elle exposera notamment un cuivre gravé, « Série 58 Immigrés 3 », qui met en valeur tant la maîtrise technique de son trait que son univers poétique.
Une autre artiste à la personnalité aussi touchante qu’au talent évident.