Publié le 23/01/2022 12:44Mis à jour le 23/01/2022 12:45
Féru d’art numérique, Yacine Aït Kaci est aussi le créateur d’Elyx, un petit personnage qui a fait le tour du monde. Il est au cœur d’une exposition physique et digitale à la galerie 1111 à Lyon. L’occasion de découvrir comment l’art numérique se réinvente avec de nouveaux outils.
Vous avez peut-être déjà croisé sur les réseaux sociaux la silhouette d’Elyx, un petit bonhomme tout simple, sans fioriture avec l’oeil et le sourire rieurs, le tout dessiné dans des paysages bien réels. Créé par Yacine Aït Kaci en 2011, ce personnage est devenu une star des réseaux sociaux puis en 2015, le premier et unique « ambassadeur digital » des Nations Unies. Avant cela, l’artiste né en 1973 à Paris (mais qui a vécu une grande partie de son enfance à Alger) est passé par les Arts déco avant de devenir tour à tour dessinateur, auteur, réalisateur et artiste plurimédia.
Aujourd’hui, Yacine Aït Kaci (connu sur les réseaux sous le nom de ElyxYak) est au cœur d’une exposition proposée jusqu’au 11 mars 2022 au 1111, la galerie Céline Moine et Laurent Giros à Lyon. Elle fait dialoguer des portraits d’Elyx avec des œuvres d’Andy Warhol, roi du pop art.
Une exposition augmentée
Mais cette exposition ne se limite pas à un affichage “physique” des œuvres sur le mur de la galerie. “Une exposition virtuelle va reproduire ce travail avec Elyx, mais aussi la présence de Warhol, à travers l’ordinateur, le portable et – pour ceux qui ont la chance d’en avoir un – un casque de réalité virtuelle avec lequel on pourra se promener dans la version digitale de l’expo”, explique Yacine Aït Kaci.
Des oeuvres génératives et interactives
Cette expérience de réalité virtuelle est un vrai plus pour les amateurs d’art et d’art numérique en particulier. Mais elle va désormais beaucoup plus loin comme l’explique Niwin, un collectionneur qui utilise la plateforme Art Blocks pour dénicher des œuvres originales, interactives et génératives. Ce dernier terme renvoie à une pratique qui utilise les algorithmes pour générer de manière autonome une œuvre. “Ce qui est marrant,explique le collectionneur tout en touchant l’écran de son ordinateur, c’est qu’on peut zoomer, faire bouger et interagir avec l’œuvre.”
Des collectionneurs d’un nouveau genre
Les œuvres que collectionnent Niwin sont entièrement virtuelles : en aucun cas, il ne va les accrocher dans son salon. Mais il a bien payé pour obtenir ce bien digital, qui est certifié et sécurisé. C’est ce qu’on appelle les NFTs (pour “non fongible token”, en français “jeton non échangeable”), des certificats numériques infalsifiables qui attestent de l’authenticité d’un objet virtuel, et indiquant qui l’a vendu, qui l’a acheté et pour quelle somme.
Selon l’article de TV5 Monde qui explique clairement ce concept pas très facile à appréhender pour les néophytes du numérique, ce système a boosté le marché de l’art et de l’art numérique en particulier. Avec lui, acheter et collectionner des œuvres d’art est devenu plus accessible. Quant aux artistes, ils trouvent plus facilement leur public et des acheteurs. « On est vraiment au début d’une renaissance de l’art numérique par ce système, confirme Niwin, car il permet d’avoir accès à des artistes du monde entier sur des plateformes où n’importe qui peut décider de vendre son art ou de le rendre disponible à l’autre bout de la planète à quelqu’un comme moi qui cherche de belles choses à acheter. »
Niwin est bien l’unique détenteur et propriétaire de l’œuvre digitale qu’il paye mais contrairement à un tableau bien “réel” qu’on achète pour mettre chez soi, cette œuvre restera visible et téléchargeable par les internautes du monde entier.
Avis aux amateurs : à l’occasion de l’exposition Elyx- Andy Warhol à Lyon, 1111 NFTs sont exposés dont 111 se dupliqueront en un tirage unique.
Carte blanche Yacine Aït Kaci « Elyx – Andy Warhol » – Le 1111 – Galerie Céline Moine & Laurent Giros Fine Art, 11 rue Chavanne 69001 Lyon. Premier étage. Ouvert du mercredi au samedi de 15h à 19h ou sur rendez-vous